Le Magnificat en ré majeur BWV 243 de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) est l’une de ses œuvres vocales majeures.
Il a été écrit pour la fête de la Visitation de la Vierge Marie entre 1728 et 1731. Il s’agit de l’une des rares pièces musicales du compositeur reposant sur un texte en latin, comme les Messes brèves et la Messe en si mineur qui partage également la caractéristique d’être écrite à cinq voix.
À Leipzig, on chantait le Magnificat dans la version en allemand, traduite par Martin Luther « Meine Seele erhebt den Herrn », aux vêpres du samedi et du dimanche. Il s’agissait d’un choral à quatre voix, dont la voix principale était issue de la psalmodie grégorienne, écrite dans le 9e ton (le ton pérégrin). La source en est l’Enchiridion de Georg Rhau (1551)1,2 et le Gesangbuch (Livre de chant) de Joseph Klug (1535).
Le Magnificat de Bach est la réécriture d’un premier Magnificat, qu’il avait vraisemblablement écrit pour la fête de Noël 1723 en mi bémol majeur (et numéroté postérieurement à Bach BWV 243a).
Le Magnificat BWV 243, écrit en ré majeur pour obtenir un meilleur éclat des trompettes, ne comprend que le texte original du Cantique de Marie, auquel s’ajoute, conformément à la tradition, la doxologie « Gloria Patri… / Sicut erat in principio… ».
Bach divise son Magnificat en douze parties (dont onze sont directement basées sur des versets bibliques) pouvant être regroupées en trois épisodes débutant par une aria et s’achevant par un chœur. Son exécution dure environ trente minutes.
Magnificat de Bach | Texte biblique |
1. Magnificat anima mea Dominum (pour chœur) | Luc 1, 46 |
2. Et exultavit spiritus meus (pour soprano 2) | Luc 1, 47 |
3. Quia respexit (pour soprano 1) | Luc 1, 48 |
4. Omnes generationes (pour chœur) | Luc 1, 48 |
5. Quia fecit mihi magna (pour basse) | Luc 1, 49 |
6. Et misericordia ejus (pour alto et ténor) | Luc 1, 50 |
7. Fecit potentiam (pour chœur) | Luc 1, 51 |
8. Deposuit potentes (pour ténor) | Luc 1, 52 |
9. Esurientes implevit bonis (pour alto) | Luc 1, 53 |
10. Suscepit Israel (pour soprano 1, soprano 2, alto, hautbois solo) | Luc 1, 54 |
11. Sicut locutus est grande fugue à 5 voix, pour chœur | Luc 1, 55 |
12. Gloria Patri (pour chœur) | Doxologie |
L’effectif est le suivant : cinq solistes vocaux (soprano I/II, alto, ténor, basse), chœur à 5 voix, 3 trompettes, timbales, flûte traversière, 2 hautbois (qui jouent aussi du hautbois d’amour), violons I/II, alto et basse continue.