Cet opéra en quatre actes fut représenté à la Scala de Milan le 27 février 1869, dans sa version actuelle, complètement remaniée, dans une mise en scène de Verdi lui-même.
La Force du destin marque une étape importante dans l’évolution créatrice de Verdi, par l’introduction de la couleur locale et de personnages comiques dans un contexte tragique. L’œuvre est émaillée de passages importants : l’ouverture, qui prélude à l’air de Leonora (Pace, acte II), mais également le duo Solenne in quest’ora ; la prière La vergine degli angeli (acte II) ; l’air d’Alvaro : O tu che in seno (acte III) ; enfin, le trio final (ajouté dans la version révisée).
L’intrigue se fonde sur le principe des coïncidences : le marquis de Calatrava (basse) a deux enfants : Carlo (baryton) et Leonora (soprano). Alvaro, soupirant de Leonora, tue accidentellement le marquis ; avant d’expirer, celui-ci maudit sa fille, qui se retire dans un monastère sous la protection du père Guardiano (basse). Carlo, décidé à venger son père, se trouve en présence d’Alvaro sur le champ de bataille de Velletri, opposant les Espagnols et les Autrichiens. Le reconnaissant par hasard (grâce à un portrait de Leonora qu’Alvaro lui montre), Carlo le provoque en duel, sans parvenir à le tuer.
Plus tard, et par un autre concours de circonstances, Carlo retrouve Alvaro au monastère où s’est réfugiée Leonora : c’est l’occasion d’un second duel, au cours duquel Alvaro tue Carlo. Mais, avant de mourir, celui-ci parvient à tuer sa sœur Leonora : la malédiction du marquis est accomplie.